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Escrime aux Mondiaux : Quels enseignements pour l’équipe de France ?




La descente des Bleus en escrime, un réveil salutaire ?

Une descente paisible au bas de la pyramide

L’équipe de France d’escrime a quitté Milan avec une quatrième place au classement des médailles, un an après avoir atteint le sommet de la pyramide lors des Mondiaux de Caire 2022. Est-ce un signe de déclin ou simplement une remontée vers la réalité ? Tout le monde savait qu’il ne serait pas facile d’égaliser le succès de l’Égypte en Italie, où huit médailles, dont trois ors individuels, étaient plutôt extraordinaires.

L’absence de la Russie, meilleure nation aux Jeux de Tokyo, suite à son exclusion pour avoir déclenché la guerre en Ukraine, a laissé un vide que les Bleus ont occupé promptement. Seule l’Italie a suivi le rythme français et s’est distinguée derrière une compétition toujours en train de digérer les JO de 2021 ou de gérer les répercussions de la pandémie de Covid-19, comme la Chine qui était également absente au Caire.

La passion des adversaires s’intensifie

En arrivant à Milan, Jean-Yves Robin, le DTN, avait le pressentiment que la compétition serait plus intensive avec une motivation accrue de la part des nations pour la qualification olympique qui était absente en 2022. Il avait également anticipé que la performance de l’Italie augmenterait avec l’effervescence du public.

Ses prédictions se sont avérées correctes. Portés par leurs tifosis, les Italiens sont allés encore plus loin qu’au Caire avec 10 médailles dont 4 titres, la Chine est revenue sur les podiums avec 2 médailles, le Japon a décroché son premier titre par équipes au fleuret hommes, la Hongrie a fait mieux que jamais avec 4 médailles mais 3 ors. On a même vu du jamais vu, comme un podium 100 % asiatique au fleuret hommes par équipes, un premier sabreur égyptien sur le podium, ou deux grecques deuxième et troisième au sabre.

Des résultats modérés et des objectifs encore à atteindre

Robin fait le point : “Nos Mondiaux sont corrects en nombre, avec six médailles” , il a constaté avec satisfaction que deux champions du monde de 2022, Romain Cannone et Enzo Lefort, ont réussi à remporter une médaille de bronze après leur titre. Toutes les armes ont fini dans le top 6 mondial par équipes, ce qui fait des Bleus les plus réguliers dans ce domaine sur l’ensemble du plateau.

“Notre objectif principal, qualifier toutes les équipes pour les Jeux, est presque atteint. Mais du côté qualitatif, il y a beaucoup d’amertume. On n’a ramené qu’une médaille d’or, contre quatre précédemment. On a fait trois finales par équipes, toutes perdues… c’est frustrant.”

Des défis pour mieux préparer les JO

Les trois échecs de finales par équipe livrés par l’Italie ont fourni aux Français des indices pour mieux se préparer aux JO. Selon Robin, l’ambiance oppressante et la pression élevée exercée à la fois sur l’équipe adverse et sur le corps arbitral dans l’arène italienne seront assez proches de celles des Jeux, ce qui ne sera pas forcément non-hostile.

Avec un an devant eux, les Bleus ont l’occasion de mieux gérer ce facteur et d’autres problèmes, comme des tumultes au sabre masculin, qui ont nécessité une refonte de l’équipe technique quelques semaines avant les Mondiaux.

Certaines équipes, rajeunies, cherchent à accélérer la maturation de leurs troupes. Pourrait-on voir le versant positif de cette réalité ? Robin, avec la marginalisation de la complaisance, sourit finalement en disant : “Le fait qu’on n’a pas eu les mêmes résultats que l’année dernière n’est peut-être pas si mal. Cela nous donnera l’occasion de faire une analyse sur les corrections nécessaires pour éviter les obstacles dans lesquels nous sommes tombés.”

La perspective des JO à la maison exige un réveil. Un réveil qui sera d’autant plus audible que la gloire de 2022 n’est plus là pour l’étouffer.


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