Escrime: Les Bleus brillent au podium Fleuret CM, des leçons à retenir
Une compétition espadon pour les équipes de France de fleuret de le week-end dernier
Performant en face de leur fidèle public, le dernier week-end a été une semaine excitante pour les équipes de France de fleuret, rêvant d’un petit échantillon de performances de la Coupe du monde étape parisienne de l’expérience des Jeux à domicile qui pourraient les attendre dans six mois. Saisissant des repères et vivement conscients de l’étendue de l’apprentissage, les deux escadrons ont eu un avant-goût servi dans l’épreuve par équipes, dimanche.
Un nouveau départ pour les Bleues
Il y avait presque tout à apprendre pour les Bleues: malgré une longue complicité entre le trio Ysaora Thibus-Pauline Ranvier-Anita Blaze, marquée par l’argent olympique aux Jeux de Tokyo et la première fois, le duo qui sera dans leur box à Paris 2024, se joignait à elles. Observons avec attention : Yann Détienne a repris l’arme en septembre seulement, et Giulio Tomassini, le maître d’armes de Thibus, s’est mis à ses côtés pour la toute première fois.
Un grand pas en avant
“Au début, nous avons eu une petite période d’adaptation lors du premier match, où des directives émanaient de toutes parts”, détaille Détienne. “Nous avons réussi à nous organiser et tout le monde a trouvé son moment, ou ses athlètes à qui parler. Ça s’est bien ajusté, mais ce n’est que le début !”
Quelques signes indiquent que “ça a bien fonctionné” selon l’expression de Ranvier. “Le fait que nous sommes en lice pour le titre” confirme-t-elle. “Comme tout processus, ça prend du temps, mais nous n’en avons pas beaucoup, donc nous essayons d’accélérer les choses.”
Tomassini, légende italienne qui a supervisé Valentina Vezzali avant de s’exiler à Avignon puis de prendre en charge Thibus, apporte sa science. “C’est un véritable druide de l’escrime” s’exclame Ranvier. “Il a ce côté calme, il ne s’énerve pas, cela nous met dans une situation de calme. Et avec son expertise et sa connaissance du circuit mondial, il sait nous donner des “tips” pour faire la différence.”
Le défi des Bleus
Les Bleus, de leur côté, avaient leur propre défi : une compétition sans leur leader, Enzo Lefort, qui s’est blessé samedi lors de l’individuelle. Il y avait des rôles à redistribuer, des responsabilités à assumer à sa place, et l’ensemble a bien fonctionné, avec le quatuor qui s’est paré de bronze. Les moins expérimentés ont su se libérer, comme Rafael Savin (23 ans), qui était bien plus “agressif” que lors de l’individuelle, selon Emeric Clos, entraîneur de l’équipe des Bleus. Maxime Pauty a su enfiler le costume de finisseur, porté par Lefort depuis 2022.
Ce fut un moment particulier quand le champion olympique par équipes de Tokyo a réussi à se transcender en huitièmes de finale contre la Hongrie, parvenant à rattraper sept points de retard. “Je me suis dit qu’au moins une fois dans ma vie, j’aurais vécu une remontée comme ça” se réjouit-il, “C’est un super moment, ça m’a beaucoup plu.”
Une occasion de réjouissance pour le coach
Emeric Clos a quant à lui pris plaisir à voir ses tireurs démontrer qu’ils ne dépendaient pas de Lefort. “Aujourd’hui, je sais que je peux compter sur cinq ou six gars pour l’équipe” s’est-il réjoui. “C’est un plus. Désormais, ils vont devoir se battre pour en faire partie et ça, ce n’est plus de mon ressort.”
Un processus en accéléré pour les Bleues
Avec le compte à rebours des Jeux Olympiques qui se poursuit, cette concurrence bienvenue stimule nos sportifs pour se surpasser et atteindre leurs objectifs.