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Escrime: Une Année de Turbulences avant les JO 2024



Le tumulte inattendu dans le monde de l’escrime

Cette semaine, l’escrime connaît des temps agités dans les quatre coins du monde. Nos sportifs se dispersent pour des compétitions, certains découvrant Lima, d’autres se familiarisant avec Barcelone et d’autres s’aventurant à Tbilissi, du Pérou à la Géorgie. Nos équipes ont été informées d’une zone de tourmente qui va agiter le monde de l’escrime, suite à la suspension de l’une des principales figures de proue de notre équipe nationale, Ysaora Thibus, suite à une analyse antidopage anormale.

Tout le monde dans l’entourage de l’équipe avait ressenti le poids des nouvelles, en particulier au moment où l’escrime française avait le moins besoin de ce genre de turbulences. Ce sport, allant de crise en crise depuis près de six mois, aurait pu se présenter triomphalement aux Jeux Olympiques à domicile, seulement si les choses avaient été différentes.

Une série de crises de l’escrime française

Depuis septembre dernier, après des championnats du monde qui ont juste réussi à s’en sortir (en ayant 6 médailles, dont une d’or), les choses sont allées de mal en pis pour l’escrime française. Tout a commencé par des perturbations au plus haut niveau du sport. Notre équipe nationale d’épée masculine, l’arme phare de notre escrime, a connu une crise psychologique due à un profond conflit entre le maître d’armes Hugues Obry et les trois principaux protagonistes de notre équipe – Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet.

Ils étaient non seulement parmi les meilleurs de notre équipe, mais Cannone était le champion olympique en titre, Borel était le champion du monde 2018, et Bardenet était sixième mondial. Malheureusement, lorsque les problèmes sont apparus avec Obry, il a fallu que la Fédération française d’escrime (FFE) et l’Agence nationale du sport (ANS) interviennent pour éviter une implosion et le départ d’Obry, qui a été rappelé au chevet de notre équipe en 2021 après avoir mené la Chine vers une éclatante réussite aux JO de Tokyo.

Conflits internes et gestion de crise

Il a également fallu gérer un changement imprévu de staff pour le fleuret féminin, avec le départ de Lionel Plumenail remplacé par Yann Détienne. De plus, notre équipe de sabre masculin s’est déchirée de l’intérieur. Trois de ses membres clé ont cessé de s’entraîner avec l’entraîneur national, Alain Coicaud, et demandaient à travailler à nouveau avec Vincent Anstett, leur ancien entraîneur, qui avait été débarqué de l’équipe nationale au printemps 2023.

Maxime Pianfetti, vice-champion du monde en 2022 au Caire, Sébastien Patrice, dixième mondial, et son frère Jean-Philippe ont finalement obtenu l’autorisation de travailler avec Anstett à nouveau après de longues négociations. Face à ces problèmes internes, la FFE a été elle-même touchée par une crise importante : son président, Bruno Gares, a démissionné fin septembre, provoquant une surprise générale.

L’escrime française capable de surmonter les crises

Gares, connu pour son franc-parler, était optimiste quant aux ambitions olympiques de l’escrime. Il envisageait que ce sport rapporte une dizaine de médailles, presque une par épreuve. Bien que l’année 2022 ait été marquée par huit médailles mondiales, un record, ainsi que par les premières places mondiales de Sara Balzer et Marie-Florence Candassamy en 2023, et malgré les résultats plutôt positifs des équipes lors des épreuves de la Coupe du monde, réaliser ces objectifs s’avère être un défi pour l’escrime tricolore.

Malgré les difficultés auxquelles l’escrime française est confrontée, nous ne doutons pas un seul instant que les talentueux athlètes et entraîneurs seront en mesure de surmonter ces défis et de briller à nouveau en compétition.


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